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Atelier Pierre Culot

Culot 38

1. vaisselle

La céramique utilitaire de Pierre Culot fait écho à la poterie rurale traditionnelle. C’est une vaisselle sobre et robuste aux formes classiques et simples. Cette simplicité se traduit par un rejet de tout élément superflu. L’émail est discret, librement déposé. Cette ligne traverse toute l’œuvre de Pierre Culot.

L’artiste a également développé un ensemble de formes carrées plus personnelles.

Les traces de tournage sont marquées. Ce parti pris témoigne d’une remise en cause d’une certaine société de consommation et des produits uniformes et industriels qu’elle propose. Le travail de l’artiste traduit aussi une volonté de retour aux sources et à la beauté des choses simples et essentielles. L’artiste fait preuve d’une communauté d’esprit avec les potiers traditionnels, qui ne le quittera jamais.

2. lampes

Les premières lampes remontent à 1965. En 1980, l’artiste réalise trois modèles de tailles différentes de pieds de lampes, aujourd’hui repris dans l’atelier. Le support en laiton est inspiré par les lampes de Jules Wabbes. Un peu plus tard, l’artiste réalisera des appliques de différentes tailles mêlant le bronze et la terre cuite.

3. tables

La première table en pierre bleue a été réalisée en 1975. Dans les années 1980, Pierre Culot a dessiné et fait réaliser un ensemble de tables basses en pierre de Bourgogne ou en pierre bleue du Hainaut. Il a également dessiné une table ronde qu’il a produite en quelques éditions. Il existe aussi une table haute dont nous n’avons retrouvé que les plans. Elle ne fut assemblée qu’après son décès.

4. claustra - bas-reliefs

De 1964 à 1970, Pierre Culot a collaboré avec divers architectes pour la réalisation de claustras en céramique. Elles étaient destinées tant à des lieux privés que publics. Pour ce faire, l’artiste a mis au point un vocabulaire dont le carré et le rectangle sont les éléments de base. À l’intérieur de ceux-ci, il intégrait une ou plusieurs formes géométriques. Pierre Culot a emprunté ce répertoire à l’abstraction, s’inspirant partiellement d’un alphabet plastique mis au point par le peintre Vasarely en 1959. L’artiste aimait jouer sur la profondeur ou l’orientation de ces formes pour moduler la lumière.

Les résidents

Eric Croes

Éric Croes

Chez Éric Croes, le geste part d’une histoire, d’un livre, d’une chanson, voire d’un texte qui lui parle et le motive. Pour cette première résidence à l’Atelier Pierre Culot, Éric a relu l’Écume des jours, ce roman, ou plutôt ce conte, écrit par Boris Vian, publié en 1947. Dans un univers imaginaire où il peut se tailler les paupières en biseaux, Colin, le héros, connaît l’amour fou avec Chloé, une jeune femme gracile et douce, qu’il rencontre lors de la fête d’anniversaire du caniche Dupont. Le couple se marie, mais Chloé tombe malade : un nénuphar lui pousse dans le poumon. Pour la guérir, Colin doit lui offrir des fleurs coupées. Ces offrandes sont source d’inspiration pour Éric Croes. À sa manière, le sculpteur s’invente un univers, racontant une histoire en reprenant divers éléments du livre pour ses créations : l’éléphant de Jean-Saul Partre, le clou de Jésus, la botte des cavaliers rouges, les nénuphars et les papillons, etc. Ses créations réalisées dans le cadre de la résidence, le vase Colin et le vase Chloé, sont des œuvres aussi originales que généreuses, très personnelles, et pourtant respectueuses du poétique bric-à-brac de la fiction. À chacun sa poésie...

Daniel Dewar, Grégory Gicquel et Richard Dewar

La seconde résidence a été assurée par les sculpteurs Daniel Dewar & Grégory Gicquel, un duo franco-britannique récompensé du prix Marcel-Duchamp en 2012. Opérant ensemble depuis 1997, ces artistes ont renoué avec les pratiques traditionnelles de la sculpture, tout en créant dans leurs représentations des images contemporaines et complexes.

La sculpture selon Daniel Dewar & Grégory Gicquel réclame un engagement physique. Les artistes taillent la pierre et le bois, modèlent l'argile et cuisent le grès au grand feu dans un four qu'ils ont construit dans leur atelier.

Ils insistent sur la notion de savoir-faire tant pour eux la compréhension des techniques est fondamentale dans le développement de leur oeuvre.

Les artistes parlent aussi de transmission. Ils ont collaboré à l’Atelier Pierre Culot avec Richard Dewar, le père de Daniel, céramiste renommé. Une rencontre enrichissante car Richard Dewar, à l’instar de Pierre Culot, s’est nourri dans sa jeunesse, dans les années 70, de la tradition de la poterie anglaise et japonaise, notamment par la rencontre du travail de céramistes tels que Bernard Leach et Shoji Hamada.

Les oeuvres réalisées à la résidence sont réalisées en grès émaillés de couleurs vertes et brunes que les artistes utilisent couramment dans leur production. Une série de muraux en carreaux de carrelage desquels jaillissent à l'horizontale et non sans humour des formes de poteries tournées à la main. Une tasse, une bouteille, un pichet et d'autres objets utilitaires liés à l'Histoire de la manufactures des poteries, perdent ici leur fonction en faisant subitement face au spectateur.

Puis apparaissent des objets plus inattendus, des pipes et des flûtes, également posés à la l'horizontale.

En invitant le spectateur à y aspirer la fumée ou à y souffler pour créer un son, ces objets à l'utilité primaire rappellent enfin la fonction essentielle de la poterie qui est de faire transiter les éléments de l'extérieur vers l'intérieur du corps, et vice versa.